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Les rites funéraires au cœur des commémorations

Préparer son âme

Lorsque les circonstances le permettent, le rituel funéraire catholique s’amorce avant le décès du fidèle. Une ferveur religieuse accrue et l’administration des derniers sacrements garantissent au mourant « une bonne mort », loin de la damnation infernale et éternelle. Cette ritualité facilite également le deuil chez les proches du mourant. Jusqu’au début du 20e siècle, les cas d’une mort subite rendent impossible cette préparation; la mort subite étant perçue par les fidèles comme une punition divine.

Généralement, le mourant vit ses dernières heures à son domicile, entouré de sa famille. Ces moments propices au recueillement et aux prières apaisent les souffrances de celui qui est à l’article de la mort et favorisent le deuil de ses proches. Photo : juillet 1938.

Fonds Louis-Philippe Robidoux. La Société d’histoire de Sherbrooke.

Dès les premiers signes d’agonie du mourant, le prêtre est mandé à son chevet pour lui administrer les derniers sacrements ; la pénitence, l’eucharistie et l’extrême-onction.

Fonds Clothilde Painchaud. La Société d’histoire de Sherbrooke.

Le coffret pour le viatique contient le nécessaire pour administrer les derniers sacrements. Ce rituel évite au mourant la damnation infernale.

Fonds La Tribune. La Société d’histoire de Sherbrooke.


Préparer le corps

Durant des siècles, la toilette mortuaire est généralement donnée par les proches du défunt. Laquelle implique de nettoyer le mort à l’eau tiède, de le parfumer, de le raser, de le coiffer et de l’habiller. Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, le croque-mort entre en scène et propose aux familles de les remplacer pour la préparation du corps. À Sherbrooke, le premier entrepreneur de pompes funèbres, M.S. Twose, œuvre à partir des années 1850.

Église Saint-Jean-Baptiste, vers 1970. Pour annoncer la mort d’un paroissien, on fait sonner le glas dans la paroisse ou le village de résidence : trois fois pour un homme, deux fois pour une femme.

Fonds Doug Gerrish. La Société d’histoire de Sherbrooke.

Publicité d’un certain Flagg, deuxième entrepreneur de pompes funèbres à Sherbrooke.

Le Progrès de l’Est, 17 janvier 1896, p. 2.

Scène illustrant la visite du croque-mort à la maison d’un défunt. At the Undertaker’s, huile sur toile réalisée par Henryk Siemiradzki, avant 1902.

Wikimedia Commons.

Le croque-mort John Hislop, devant son échoppe, à Brisdane, Californie (États-Unis), vers 1902.

Source: Wikimedia Commons.


Vers un technicien pour la préparation des corps

Déjà pratiqué dans certaines cultures depuis des millénaires, c’est durant la guerre de Sécession (États-Unis, 1861-1865) que l’embaumement s’introduit en Amérique du Nord. La Première Guerre mondiale ainsi que la grippe espagnole, responsables de la mort de millions de personnes, accélèrent l’acceptation généralisée des techniques de préparation des corps et d’embaumement. Un des premiers laboratoires de la province œuvre à Québec en 1928. En 1957, la Corporation des directeurs de funérailles et embaumeurs de la province de Québec est mise sur pied. Deux ans plus tard, le premier collège des embaumeurs ouvre ses portes, en partenariat avec la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal.

Le formaldéhyde entre progressivement dans la pratique des embaumeurs québécois à partir des années 1930. La salle d’embaumement de la maison funéraire H-N Brien, alors située au 139, rue King Ouest, est assez rudimentaire. Vers 1935.

Fonds Maison funéraire H-N Brien. La Société d’histoire de Sherbrooke.

À partir des années 1950, l’utilisation du formaldéhyde devient la norme. Conséquemment, la toilette mortuaire traditionnelle disparaît. Deuxième salle d’embaumement de la maison funéraire H-N Brien. Vers 1950.

Fonds Maison funéraire H-N Brien. La Société d’histoire de Sherbrooke.

Vue partielle de la salle d’embaumement, au sous-sol de la maison funéraire Gérard Brien & Fils, située alors au 79, boulevard Queen Nord, à Sherbrooke. Vers 1960.

Fonds Maison funéraire H-N Brien. La Société d’histoire de Sherbrooke.